Le désert d’Atacama

Le désert d’Atacama

4 – Le désert rouge

Le temps m’accorde une dernière étape au Chili, dans le désert d’Atacama. Le voici le grand écart avec les paysages du sud. C’est tellement beau, je crois rêver ! Je suis dans un décor de science-fiction… La roche rouge des montagnes se dentelle dans la vallée de la mort. Puis ce sont des kilomètres de désert.

De loin, se dresse l’impressionnant Licancabur. Je peux rester plusieurs minutes plantée à le regarder. Il dégage une énergie indescriptible. Où que je sois, depuis mon hôtel, dans les rues de San Pedro, dans la vallée de la lune, dans les canyons de Quitor ou les lagunes salées, on ne voit que lui. Le jour, je pars à vélo pour découvrir les alentours de San Pedro et succombe devant la beauté de la vallée de la lune au coucher du soleil. La nuit, ma tête fait un mouvement de 45 degrès en arrière. Le spectacle se passe en haut. Une, puis deux, puis de façon exponentielle elles apparaissent en bandes au point de former une mer d’étoiles. Je pars les observer avec Jorge et mon acolyte d’Atacama, Rafal… Nous passons une heure à écouter notre guide nous conter l’histoire du ciel. Mon regard balaye la voie lactée. Jorge est bavard. Il nous explique l’univers de façon si simple et nous fait voyager à des années lumière. Allongés dans nos fauteuils d’observation, c’est à peine si nos pieds touchent encore le sol. J’attendais ce moment d’inflection, qui me fasse dire que je resterais bien plus longtemps, que je quitte peut-être l’Amérique du Sud trop tôt. Il ne manquerait plus grand chose pour que le Chili parvienne à me décrocher la lune.

Mes jours en Amérique du Sud sont désormais comptés. Je me prépare à un retour dans quelques jours. Avant cela, nouveau passage de frontière entre le Chili et le Pérou. Celui-ci, restera l’un des plus marquants. Après un long trajet en bus depuis San Pedro j’arrive au petit matin à Arica. Il fait encore noir. Le terminal de bus et de taxi grouille pourtant déjà de monde et de voitures. Je ne me sens évidemment pas très à l’aise. Il est 5h du matin. Le service des bus ne commence pas avant 7h30. Pas question pour moi de traîner plus longtemps ici. Je sais que des taxis partagés proposent également de traverser la frontière. Je pose mes affaires dans le coffre du premier chauffeur de la file mais celui-ci me rappelle d’aller acheter mon droit de passage au terminal. Et bien entendu, je pars bille en tête avec mon sac resté dans le coffre de la voiture…. A mon retour, mon cher et désagréable chauffeur n’avait pas cru bon de m’attendre pour sortir sa voiture du terminal. Alors que j’entrouvre la porte en catastrophe, je crois comprendre qu’il me dit de le retrouver à l’entrée. Une discussion des plus tendues s’entame entre lui et moi. Je finis par être rassurée par les passagers du taxi et comprends que je me retrouve face à un furieux avec une sensibilité ramenée au niveau des parties génitales ! Le trajet se poursuit sans incident mais la situation précédente me laisse tout de même un goût amer.

Je passe ma dernière semaine à Arequipa au Pérou. Semaine des plus tranquilles où j’occupe mon temps à dessiner, lire et chercher les cadeaux pour la France. Je me prépare également à mon retour. Un sentiment étrange m’envahit. Là où je suis, je suis bichonnée par la famille qui s’occupe de l’hôtel. On m’invite à me joindre à la table familiale pour les repas, à l’anniversaire de la mamie, Juan me guide dans Arequipa pour l’achat de mes souvenirs…
Puis arrivent les dernières 48h. Je prends mon dernier bus de nuit pour rejoindre Lima. Retour à la case départ. Je visite la famille Dolmos, German et Morena qui m’avaient accueillis au début de mon voyage.

Bientôt, je vais survoler les Caraïbes, atterrir à Miami avant de décoller à nouveau.
Bientôt, prendra fin l’intuition. Le retour à la vie normale sera à n’en pas douter bien moins instinctif. Alors que je vole au dessus de l’Amérique du Sud, je me remémore les meilleurs moments… J’ai l’impression d’abandonner un bout de ma vie… Après 8 mois de rencontres, j’ai pu observer, apprécier, aimer ou pas, partager des envies, des peurs… et surtout me laisser guider par mon intuition !

Je remercie les nombreuses personnes que j’ai rencontrées ou retrouvées dans ce pays : Lucas, Carolina, Loreto et toute sa famille, Rodrigo, Claudia, César, Rodrigo, Manuel, Rafaël.
Je ne sais pas pourquoi, mais j’espère ne pas en avoir fini avec le Chili ! Je remercie également au Pérou la famille Dolmos, Ester et la famille de l’hostal Casa del Sillar.

1-Patagonie

2-Violette

3-Streetart

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