Etape à Quito

Etape à Quito

1 – Prélude à la Colombie

 

Les voyages de longue durée, c’est aussi la liberté d’adapter son itinéraire au plus près de ses envies. C’est ainsi que j’ai décidé de visiter la Colombie alors non prévue au programme. Ce pays m’attirait déjà avant mon départ mais bizarrement je ne l’avais pas intégré dans mon itinéraire. Mais je rencontre tellement de voyageurs enchantés par la destination que je décide de faire ce petit crochet ! Pour remonter la Colombie du Sud vers le Nord, je décide d’atterrir à Quito, la capitale de l’Equateur et m’accorde quelques jours pour parcourir ce pays.

Donc j’arrive à Punta Tombo en petit groupe et je suis le même sentier que prennent tous les touristes pour visiter la réserve. La guide nous donne quelques explications et surtout recommandations de respect de l’environnement. Pour le coup, l’endroit est très bien aménagé. Des passerelles nous permettent de circuler au milieu de la réserve. Nous sommes en période de couvaison, aussi, ils sont tous terrés ou cachés sous les arbustes. Quelques pingouins traversent notre chemin, imperturbables, pour se rendre à la mer et chercher certainement leur nourriture. C’est amusant de les voir se dandiner. Certains se déplacent en binôme et semblent même se donner la main.

L’arrivée dans Quito depuis l’aéroport se mérite. N’ayant quasiment pas dormi de la nuit, elle me paraît interminable. De l’aéroport à la ville, il faut compter deux bonnes heures.
De plus, me voici dans un nouveau monde à apprivoiser. Après la tranquillité du Chili, je retombe dans le chaos de l’Equateur. Et comme à chaque fois, il me faut un temps d’adaptation. Nouvelle ville, nouvelle culture, nouvelle mentalité, les premières heures sont toujours perturbantes.

La mise en route est donc dure. Je dois retrouver mes réflexes du Pérou ou de la Bolivie. Après l’Argentine et le Chili, j’ai comme un mini choc culturel. À Quito, il commence avec les bus… toujours eux, remarque ! L’Eco-Via de Quito, système de transport public de la ville, me met immédiatement au parfum. Pas des plus réveillées, à la station de bus, j’ai quelques difficultés à me situer au milieu d’une multitude de transports et de passagers qui font la queue dans tous les sens. Je finis par trouver mon quai et monte dans le bus en direction du centre ville. L’Eco-Via dispose de sa propre voie située au centre de la chaussée. Le chauffeur répète d’un ton monocorde la même rengaine « passez, passez, vers l’avant, vers l’avant ». Qu’il y ait 10 ou 40 passagers, c’est à se demander s’il s’en rend compte…

Et puis, les rues, contrairement au Chili, ne sont plus si ordonnées. Installée dans une profonde vallée, Quito est une ville à bosses. Ça monte et ça descend tout le temps.
Mais pour l’instant, l’heure est à la recherche d’un hébergement. Ma première matinée ressemble un peu à ça : « tourner à droite, à gauche, laisser croire que je connais mon chemin même si la première heure, j’ai le nez collé sur la carte ». Mais je sais maintenant que ce n’est qu’une question de temps. Il faut juste que je trouve mes repères, mon café, mon resto, mon marché, mes boutiques, ma rue fétiche et puis là je saurai quand tourner à droite, à gauche…

Mais Quito est aussi une ville surprenante avec de belles rues comme la calle Morales. Je retrouve avec plaisir la gastronomie variée et les fruits ! Les jus de fruit des marchés m’avaient manqué. Il y a tout ce que je peux souhaiter. Et puis, je découvre à Quito un petit bijou culturel, la Chapelle de l’Homme d’Oswaldo Guayasamín, installée dans un édifice moderne dans les hauteurs du quartier Bellavista. Le musée ne me fait en rien penser à une chapelle… plutôt un bunker. Mais il faut dire que ce lieu, ma foi assez étrange, s’apparente plutôt bien à l’univers de l’artiste.

Peintre impressionniste de la seconde moitié du XXème siècle, Oswaldo Guaynasamín a choisi de s’exprimer par la peinture pour dénoncer la misère du peuple sud-américain, l’exploitation, l’oppression, la dictature et le racisme. Ses oeuvres sont monumentales. Elles ne sont pas bien nombreuses mais certaines occupent des pans de murs entiers ! Les couleurs sont aussi particulièrement vives, pour ne pas dire criardes, donnant ainsi de la profondeur au malaise ambiant, malaise que je remarque dans ses peintures. J’apprécie particulièrement son art qui, bien qu’assez sombre, témoigne et dénonce une réalité des conditions de vie sud-américaine toujours palpable dans la société actuelle. J’apparente très rapidement les oeuvres de l’artiste à celles de Pablo Picasso. J’aurai la confirmation par la suite qu’il s’agissait bien pour Guayasamín d’un de ses mentors. J’aime aussi sa façon de représenter Quito avec ses silhouettes de montagnes qu’il décline tantôt en bleu, tantôt en violet, en rouge, en vert… La visite terminée, je trouve sur le chemin, un petit marché dans lequel je prends, pour quelques dollars à peine, un excellent déjeuner.

2-Mindo

3-Yatun Yacu

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