Sur la mer glacée du Perito

Sur la mer glacée du Perito

4 – Du Perito Moreno au Fitz Roy

 

Le lendemain, nous repassons de nouveau la frontière entre l’Argentine et le Chili. Nous arrivons d’abord à El Calafate où nous passons les premiers jours à nous remettre de notre trek dans les Torres del Paine et réservons notre big Ice, une promenade de 3h sur le Perito Moreno.

À El Calafate, il ne se passe pas grand-chose. C’est une ville à touristes. La seule attraction… un chien suicidaire qui s’amuse à pourchasser les voitures.

Je suis impatiente de marcher sur l’un des plus grands glaciers au monde. Première étape, les passerelles. À notre arrivée, le point de vue sur le Perito Moreno est effectivement impressionnant. De nouveau cette mer de glace qui s’arrête brutalement. Un mur de plus de 60 mètres de haut nous fait front. J’ai du mal à croire que ce glacier avance chaque jour de 2 mètres ! À comprendre qu’il progresse de la base car concernant la façade, elle s’écroule au fur et à mesure détonnant des coups de tonnerres impressionnants !

Après les passerelles, nous prenons ensuite un bateau pour nous approcher du glacier que nous longeons ensuite à pied. Nous sommes minuscules ! Au bout d’une heure de marche, nous chaussons les crampons et faisons nos premiers pas sur la glace. Des crevasses nous obligent de temps à autre à détourner notre chemin ou à les enjamber. Notre guide nous explique le fonctionnement du glacier. De 5000 mètres de front, 30 km de long et 60 mètres de hauteur, il occupe une surface de 250 km2. Le Perito Moreno avance de deux mètres par jour. Le vent ramène beaucoup de sédiments qui souillent le bleu immaculé. Nos guides nous montrent des arches de glace, des rivières creusant leur sillon dans la glace. Ils nous taillent des marches pour nous faciliter l’accès aux zones pentues… parfois, ils en font un peu trop quand même. Enfin, il faut bien nous en mettre plein la vue au cas où le spectacle du glacier ne nous suffirait pas. Pour ma part, franchement, je n’ai pas besoin de ces mises en scène et encore moins quand l’un de nos guides nous sort en plein milieu du déjeuner sa flûte traversière… bouuuuh, à ce moment, l’attraction touristique bat son plein. J’en fais abstraction car le Perito Moreno à lui seul me subjugue. Une mer, des montagnes, des crevasses, un monde de glace de 174 mètres de profondeur dont je ne vois qu’un 35%. Tout le reste étant enfoui sous l’eau.

Au lendemain du Perito Moreno, nous partons pour El Chalten afin de faire connaissance avec le majestueux Fitz Roy. Et encore une fois nous repartons sur les chemins de Laguna Grande et du Fitz Roy, 2 treks d’environ 8 heures chacun. Le Fitz Roy restera l’une des randos les plus marquantes, tant par ses paysages extraordinaires servis de plaines humides que l’on traverse grâce à des troncs disposés en file indienne, que par l’imposant Fitz Roy ou la découverte ultime de la Laguna Sucia d’un bleu émeraude dans laquelle s’affaisse un glacier.

Le dernier jour, nous faisons un ultime trek mais mon esprit est ailleurs. A mi-parcours, je décide de faire demi-tour et abandonne Miquel. J’ai froid. Je n’ai aucun but à atteindre. J’ai juste envie de me promener, de m’arrêter où bon me semble sans me sentir obligée d’accomplir ce trek là où le parc l’a décidé. Je m’arrête quelques instants pour prendre le temps d’observer le panorama. Nostalgique, comme à chaque fin d’étape, j’ai besoin de photographier le paysage.

Tout défile tellement vite depuis que je suis partie que j’ai besoin de m’accorder cette pause. J’apprécie le silence. Le vent est tombé et la température est agréablement douce. Personne à l’horizon. J’absorbe tout ce que je vois, une chaîne de montagnes enneigées, le Fitz Roy dégagé, les maisons colorées d’El Chalten dans le fond de la vallée. La Patagonie va me manquer.

1-Tilcara

2-Tango

3-Ushuaia

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