De La Paz à Sucre

De La Paz à Sucre

2 – Les 1001 visages de la Bolivie

 

Après Copacabana et un séjour songeur au beau milieu du lac Titicaca, je me dirige, non sans appréhension, vers La Paz, la capitale de la Bolivie. Et me voilà repartie pour un trajet en combi. Le trajet est néanmoins rapide. Je suis bien calée entre la vitre du minibus et une Bolivienne emmitouflée jusqu’au nez dans des couvertures qui lui doublent sa masse corporelle. Je me laisse bercer par le duo de deux autres femmes assises devant moi. Elles sont belles avec leurs longues tresses et leur chapeau melon. Balottées par les soubresauts du minibus, elles mènent en rythme la danse du crochet ! Mon regard alterne entre l’atelier manuel et la vue au travers de la fenêtre. Je regarde le lac disparaître progressivement et les grandes étendues de prairies qui le remplace. Il n’en faut pas plus pour m’entretenir pendant tout le trajet.

Progressivement, notre minibus entame sa descente vers La Paz. Je découvre alors une ville encaissée. La vue est impressionnante. Semblant sortir de terre, les maisons jouent du coude à coude pour se faire une place. C’est à se demander comment cette ville parvient à respirer.

J’arrive dans le centre. Il est 14h. Je n’ai qu’un après-midi pour faire connaissance avec la capitale la plus haute du monde (3660 mètres d’altitude). Ce n’est pas pour autant que je vais me priver d’un bon repas ! Mon premier réflexe et irrésistible instinct est de me chercher un endroit pour manger. Sur la place San Francisco, je trouve mon adresse du midi. Un restaurant acollé au musée du même nom. Je commande la soupe de mani, une spécialité de la région à base de cacahuètes. Là-bas, je fais la connaissance d’un certain Juan-Carlos, Bolivien à la retraite qui se propose de me guider dans la ville pour me montrer les principaux endroits. La Paz me fait l’effet d’une ville sans réelle uniformité, ni architecture marquante. Il y a bien la Calle Jaén, une rue coloniale colorée dans laquelle se sont rassemblés les principaux musées, qui me paraît sortir du lot.

Comme me le fait très judicieusement remarquer mon guide, La Paz est un grand marché à ciel ouvert. Partout, à chaque coin de rue, des étals. Fringues, contrefaçons, nourriture et bibelots en tous genres, on trouve de tout déballé au grand air. Malheureusement, je n’ai pas le temps de faire plus ample connaissance avec cette ville. Je passe à côté, me dit-on, d’une vie culturelle parmi les plus riches d’Amérique du Sud… Dommage… Donc, après une visite éclair mais efficace, grâce à Juan-Carlos, je profite de mes dernières heures pour m’acheter des vêtements chauds en prévision des prochaines expéditions. Avec une polaire, un coupe vent, un tee-shirt manches longues, une enveloppe pour sac-à-dos, mon visage rayonne à l’affichage du montant total : 140 euros ! Sensation de shopping illimité !

Le soir, je prends de nouveau un bus de nuit pour Sucre, une jolie petite ville en direction de Santa Cruz. Alors que les lumières s’allument dans les maisons, La Paz change de visage et les collines environnantes scintillent de mille feux. Confortablement installée dans mon hôtel ambulant, je n’attends qu’une chose : dooooooormir !!!

Mais c’est sans compter sur l’intrusion inattendue d’un représentant et son speech interminable sur le bienfait de ses pierres précieuses. Je découvre la force de vente à la bolivienne. Pour tenter d’attirer l’attention de son audience blasée, il navigue pendant une heure entre blagues vaseuses, quiz et promesses de cadeaux ! Nous recevons un bracelet en pierre précieuse et autres grigris. Je reste perplexe et attend la chute. Pas manqué ! A la fin de son monologue, il nous invite à évaluer sa performance par un pourboire soi-disant facultatif. Et comme on dit, « pas de bras, pas de chocolat », mes « cadeaux » me sont confisqués. Intéressante démarche !

J’arrive le lendemain matin à Sucre, la ville de la signature de l’Indépendance de la Bolivie. Je trouve un hôtel à proximité du marché. La température de l’air est un délice et le ciel bleu n’est que rarement perturbé par de timides nuages. Sucre sera une étape tranquille avec son coeur de ville blanc, de beaux monuments et un parc ! Le premier que je vois depuis des lustres. Je m’y rends chaque jour pour me ressourcer et couper un peu avec le chaos de la circulation de Sucre. Je ralentis le rythme. Je me laisse même tenter par la visite du cimetière dont on m’a vanté les mérites ! C’est pour dire…

Un brin nostalgique, je trouve refuge à l’Alliance Française. Ils ont un patio intérieur avec wifi et un bon « cafe con leche » pour voyageuse en manque de contact cybernétique ! Je vais prendre aussi mes repas ou mon jus de fruits sur le marché, une tradition à laquelle je ne coupe pas !

3-Sel

1-Titicaca

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